Swimming Pool Party [Kimberley]

Contrairement à grand nombre de gens, le réveil n’avait rien de difficile ou de laborieux pour Maxime. Aucune sonnerie stridente ne résonnait dans sa chambre. Pas de beuglements lui criant de se lever. Pas même un volet ouvert pour que la lumière du jour fasse le boulot. Juste un parfum. Celui de sa mère, lui signalant qu’elle est au dessus de lui et qu’elle s’apprête à l’embrasser tendrement pour qu’il sorte lentement de son sommeil profond, un sourire accroché aux lèvres.
Rares sont les grandes personnes à avoir droit à un réveil pareil, pensa Maxime en se fourrant une grande cuillère pleine de céréales dans la bouche, le regard fixé sur un point invisible. C’était sa pensée philosophique du matin. Content de lui, il acquiesça sa propre idée d’un signe de la tête et descendit comme il put de l’immense tabouret sur lequel sa mère l’avait précédemment posé. Il déposa rapidement son bol et sa cuillère dans l’évier et se mit à courir jusqu’à la salle de bain ou il se fit sa toilette et ou il s’habilla (seul, comme un grand !), bien que sa mère fut obligée de corriger certaines choses quant à la tenue de son fils… Il alla ensuite martyriser son bon gros lapin en lui donnant le triple de sa ration de nourriture conseillée. Il le regarda quelques instants, les yeux remplis d’émerveillement, lorsqu’on entendit la sonnette résonner chez les Waldorf. Maxime s’activa. Il savait que c’était Kimberley, sa baby-sitter qui était à la porte. Ce matin, la jeune femme et lui allaient la piscine, laissant Evangeline souffler un peu. Le petit garçon mit en désordre les dernières affaires nécessaires dans son petit sac à dos puis il le calla sur ses épaules. Toujours très excité à l’idée d’aller à la piscine, il courut jusqu’à l’entrée de la maison ou Kimberley et Evangeline discutaient. Il se hissa sur la pointe des pieds pour que sa mère lui fasse une bise sur le crâne suivie d’une petite caresse, puis il se posta à côté de sa baby-sitter et lui prit la main. Il regarda successivement sa mère et Kim qui étaient toutes les deux bien plus grandes que lui.

- Je suis prêt ! Dit-il d’un ton enjoué.

Maxime se laissa faire. Une fois confortablement installé dans le siège auto, il posa son petit sac à côté de lui, veillant bien à ce qu’il ne puisse pas bouger durant le voyage. Il regarda de la voiture sa mère qui les regardait partir. Sans quitter son adorable sourire, il lui fit un signe de la main puis reporta son attention sur Kimberley qui venait de prendre place devant le volant. Maxime aimait énormément la jeune femme, et il avait une confiance infinie elle. Elle était bien plus qu’une baby-sitter pour le petit garçon. En effet, elle prenait largement la place de grande sœur pour Maxime. Il se permettait parfois de lui confier ce qu’il n’osait pas dire à sa mère, ou bien ce qui le tracassait, et elle savait toujours le réconforter par un bon gros câlin. De plus, depuis quelques temps, Maxime percevait une légère faiblesse chez la jeune fille dont il ignorait la provenance, mais cela l’intriguait beaucoup.
Une fois la voiture en route, Kimberley lui demanda comment sa semaine à l’école s’était passée. Maxime regarda le paysage défiler en y repensant. Il ne s’était rien passé de bien passionnant. Il avait eu un A en dictée, ne s’était battu qu’une seule fois et il avait été accompagné de Chester une journée, ce qui lui avait valu toute l’attention de ses camarades de classe. Maxime regarda à nouveau la jeune femme qui était de dos et prit un air très concerné pour lui répondre.

- Oui. J’ai emmené Chester avec moi Vendredi, dit-il fièrement. La maîtresse m’a dit qu’il allait mourir bientôt s’il ne maigrissait pas.

Rajouta Maxime en baissant la voix, contrarié par la réflexion que sa maîtresse lui avait faite, pourtant sur le ton de la plaisanterie.

Maxime releva sa petite moue en voyant que Kimberley s’était retournée exprès pour lui répondre (et surtout parce que le feu était rouge…). Elle trouvait décidément toujours les mots justes, et elle savait l’apaiser. Il est vrai qu’Evangeline surprenait souvent Maxime en train de nourrir Chester et elle se mettait à soupirer en lui disant de la laisser s’en occuper, mais Maxime refusait toujours, c’était son lapin, sa responsabilité. En réalité, le petit garçon était persuadé que, plus il donnait à manger à Chester, et plus il allait vivre longtemps et en bonne santé. D’après lui, c’était pourtant logique. Mais apparemment, le petit bonhomme avait cru comprendre que ce n’était pas si simple si l’on en croyait ce que sa mère, sa maîtresse et maintenant Kimberley lui disaient. Max pensa donc qu’il devrait mettre Chester au régime d’ici peu, pour qu’il retrouve la ligne. Dans tout les cas, Kim venait de le rassurer en lui disant qu’il ne pouvait pas mourir à cause de ça. En guise de réponse, Max se contenta de retrouver un franc sourire et de hocher la tête pour approuver ce que sa baby-sitter venait de lui conseiller.
Une fois arrivé sur le parking de la piscine, Kimberley fit descendre le petit garçon de la voiture et ce dernier remit son sac sur les épaules. Il donna ensuite la main à la jeune femme et tous deux se dirigèrent vers l’entrée de la piscine. Entre temps, Kimberley demanda à Max s’il avait une chérie à l’école. Il eut un petit rire nerveux et se mordit légèrement la lèvre inférieure, comme pour faire jouer son côté « play-boy ». En réalité, ça n’intéressait pas trop Maxime. Il avait la prétention de ne pas trouver ses petites camarades assez grandes pour les considérées en tant que « chéries ». Il haussa alors les épaules et répondit à Kimberley, toujours en souriant.

- Non… elles sont encore trop petites, déclara-t-il sur un ton sur de lui.

Il fit ensuite quelques pas, toujours en tenant la main de Kimberley, puis une idée lui traversa l’esprit. Un sourire espiègle gagna son visage. Il arrêta de marcher, ce qui dût surprendre la jeune fille, et sans lui lâcher la main il lui adressa à nouveau la parole.

- Dis, quand je serais plus grand, tu voudras bien être ma chérie ? Demanda-t-il avec l’innocence d’un petit garçon de quatre ans.

Après que la jeune femme se soit baissée à sa hauteur, Maxime fit un sourire en coin lorsqu’elle évoqua Justin. Le petit garçon l’aimait bien. C’était sa référence niveau basket et ce n’était pas rien, puisque le basket était le sport préféré de Max. Lorsque Kimberley accepta sa proposition mais précisa qu’il ne fallait pas le dire à Justin, Maxime acquiesça en faisant un signe de la tête. En réalité, il allait garder cela bien au chaud dans un coin de sa tête et ne se gênerait pas pour le ressortir au jeune homme, surtout si ce dernier mettait un peu trop de paniers lors de leur prochain « match » (si l’on peut appeler ça un match). Lorsque la jeune femme se redressa, il reprit sa main et se permit de faire une dernière petite réflexion avant que la conversation ne soit close.

- De toute façon, il sera très vieux quand je serai grand.

Dit-il en regardant le par terre, après quoi il pinça sa petite bouche qu’il fit bouger de gauche à droite, signe qu’il approuvait ce que Kimberley venait de dire. Bien que la jeune femme elle, n’était pas vraiment sérieuse, le blondinet prenait toujours tout au premier degré. Ce n’est que dans quelques années qu’il comprendrait mieux les choses. Kimberley et lui entrèrent ensuite à l’intérieur de la piscine. Maxime inhala l’odeur du chlore qui régnait. Le petit garçon aimait plutôt ça. Cette odeur faisait partie de celles qui permettaient de faire ressurgir des tas de souvenirs, et Max trouvait ça très surprenant. A chaque fois qu’il venait, il inspirait cette odeur en fermant légèrement les yeux, la tête remplie de vieux ou de récents souvenirs. Il se laissa ensuite guider vers les vestiaires. Kimberley le fit entrer dans l’une des petites cabines et lui expliqua que s’il y avait quoi que ce soit, elle n’était pas loin. Il lui fit un sourire attendrissant et regarda un peu autour de lui, histoire de prendre ses marques.

- Ca va aller, dit-il d’un ton guilleret et confiant.

Une fois Kimberley partie, Maxime referma doucement la petite porte et enleva son sac de ses épaules. Il s’agissait d’être organisé pour une fois, pour pouvoir se débrouiller tout seul. Il retira son blouson et son t-shirt qu’il plia en s’appliquant et qu’il déposa ensuite sur le petit banc prévu à cet effet. Il enleva son petit jean et laissa apparaître à la place un splendide short de bain bariolé qui ne pouvait aller qu’à lui. Maxime sortit de son sac sa serviette de bain, ses lunettes de plongée et ses deux brassards qu’il fallait gonfler pour les mettre ensuite autour de ses petits bras, histoire que le bonhomme flotte une fois dans l’eau. Les lunettes posées sur le front (et qui n’allaient pas tarder à lui faire une magnifique marque…), sa serviette roulée en boule et coincée sous son bras, Maxime sortit de la cabine et attendit que Kimberley sorte de la sienne. A peine vit-il la porte s’ouvrir, il tendit les deux brassards en direction de la jeune femme.

- Il faut que tu souffle dedans !

Dit-il avec un sourire jusqu’aux oreilles. Nombreuses étaient les fois ou Max avait tenté de gonfler ces fichus brassards, en vain. C’était donc avec beaucoup d’admiration qu’il observait les grandes personnes le faire à sa place.

En effet, Maxime regarda presque ébahi la jeune femme gonfler ses brassards à une vitesse folle. Il ne comprenait pas pourquoi il était le seul à ne pas avoir assez de souffle pour gonfler ces trucs. Le petit garçon oubliait seulement qu’il n’avait que quatre ans, et qu’à cet âge là, on n’avait pas vraiment les mêmes capacités qu’à dix huit. Pour lui, il était une personne comme les autres, bien que sa petite taille l’arrangeait pour avoir plus facilement bonbons, ou autres énormes cadeaux. Bref, une fois les brassards gonflés, Kimberley les lui enfila et ils partirent mettre leurs affaires en sécurités dans un casier. Ils se dirigèrent ensuite vers le plus petit bassin (et bizarrement, surement grâce à l’excitation, Maxime n’y vu que du feu). Le petit garçon se frotta les mains, réfléchissant deux secondes à quelle entrée il pourrait faire dans l’eau puis prit son élan pour effectuer un magnifique saut. Au dernier moment, il pensa qu’il venait d’oublier quelque chose et chercha sa baby-sitter des yeux. Celle-ci venait de s’asseoir sur un transat. Hors de question pour Max de la laisser ainsi, il alla la chercher en lui prenant la main et l’emmena vers le bassin, ou il la lâcha et sauta enfin maladroitement dans l’eau. Une fois remonté à la surface, il passa une main sur son visage pour ne pas être gêné par l’eau qui allait lui rentrer dans les yeux et regarda Kimberley qui elle, rentrait petit à petit dans le bassin. Lorsqu’elle lui dit qu’il nageait comme un grand, un sourire satisfait apparut sur les lèvres du petit garçon. Il se mit ensuite à nager vers elle tout en lui lançant un peu d’eau. Pour le plus grand plaisir de Max, elle ne tarda pas à riposter en le soulevant puis en le lançant légèrement dans l’eau, ce qui le fit beaucoup rire. Il faut dire que Maxime était encore un poids plume et on avait aucune difficulté à le porter ou le lancer légèrement dans les airs, même une jeune femme de dix huit ans. Après quelques minutes de chahut, Max positionna ses lunettes de plongée sur ses yeux et nagea un peu sous l’eau, histoire de voir s’il ne trouvait aucuns objets perdus, comme il en avait l’habitude. Cela ne durait cependant pas très longtemps, car ses lunettes de plongée (mal mises xD) se remplissaient rapidement d’eau et il était ensuite obligé d’ouvrir ses propres yeux sous l’eau. Cependant, ayant les yeux clairs, le chlore se chargeait de les irriter et ils devenaient rapidement rouges. Alors Max était contraint de laisser sa tête hors de l’eau ou de fermer les yeux très fort une fois dedans.
Alors que le petit garçon observait l’intérieur de ses lunettes de plongée essayant de comprendre –en vain- ce qui clochait, Kimberley avait commencé une série de longueurs de brasse. Après quelques instants, Maxime laissa ses lunettes sur le bord et se dépêcha de rejoindre la jeune femme en nageant tant bien que mal, créant quelques vaguelettes. Vite lassé par les longueurs de nage, il se permit se mettre derrière la jeune femme, et de passer doucement ses deux petits bras autour de son cou pour qu’il puisse se laisser flotter sans la perdre. Maxime savait que ça ne dérangeait pas Kimberley (bien que ça ne lui était pas très confortable) car ils leur arrivaient souvent de faire cela, surtout à la plage ou les vagues risquaient d’emporter le petit homme. Une certaine fatigue commença à se faire sentir dans le petit corps de Maxime et il n’aurait échangé sa place pour rien au monde à ce moment précis. Il observa les gens autour d’eux et aperçut un petit garçon probablement du même âge que lui en train de chahuter avec un homme qui semblait être son père. Max détourna rapidement son regard et prit un petit air inquiet en pinçant ses lèvres, s’apprêtant à poser à Kimberley une question qui le démangeait.

- Est-ce que tu connaissais mon papa avant de devenir ma nounou ? Demanda-t-il soudainement d’une petite voix anxieuse.

Il était rare que Max aborde le sujet de son père avec Kimberley car elle arrivait généralement à lui changer les idées. Il savait bien qu’il y avait peu de chance pour qu’elle ait un quelconque lien avec son père mais au jour d’aujourd’hui, il fallait qu’il se tourne vers d’autres personnes que sa mère pour en parler, car cette dernière semblait être épuisée par ce sujet, et Max l’avait bien remarqué.